
Les recours judiciaires possibles pour les familles d’enfants sans AESH
La promesse d’une école inclusive, faite par l’État dans le cadre de la loi de 2005 sur l’inclusion scolaire, reste souvent théorique pour de nombreuses familles d’enfants handicapés. En effet, bien que des milliers d’élèves aient droit à un Accompagnant des Élèves en Situation de Handicap (AESH), nombre d’entre eux se retrouvent sans aide effective pendant des mois, malgré la notification de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées). Cette situation d’attente, voire d’abandon, génère une forte frustration et de nombreuses questions parmi les parents : que faire lorsque l’État ne respecte pas ses engagements ? Existe-t-il des recours possibles pour faire valoir le droit de leur enfant à une scolarisation adaptée ? Cet article vous présente en détail les étapes à suivre et les recours juridiques dont peuvent bénéficier les familles confrontées à cette situation.
Le droit à l’éducation : une promesse qui doit être tenue
La loi de 2005 garantit à tous les enfants, quelle que soit leur situation de handicap, le droit à une scolarisation en milieu ordinaire, dans des conditions adaptées à leurs besoins. Lorsque la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH) attribue un AESH à un enfant, cela constitue un droit pour l’élève, et l’administration est légalement tenue de respecter cette décision. Toutefois, de nombreuses familles se retrouvent confrontées à une absence d’AESH à la rentrée scolaire, malgré une notification en bonne et due forme de la MDPH.
Les raisons du dysfonctionnement :
- Retards de recrutement des AESH : les rectorats, responsables de l’affectation des AESH, rencontrent souvent des difficultés pour recruter suffisamment d’accompagnants. La pénurie de personnel formé et les conditions de travail précaires (salaires faibles, contrats précaires) rendent ces postes peu attractifs.
- Problèmes de gestion administrative : dans certains cas, les rectorats ne parviennent pas à respecter les délais d’affectation, faute d’organisation ou de coordination avec les MDPH.
- Manque de moyens financiers : bien que des budgets soient alloués chaque année, ceux-ci s’avèrent insuffisants pour répondre à la demande croissante d’accompagnants.
La situation des enfants sans AESH, malgré une notification de la MDPH, est donc une réalité vécue par de nombreuses familles, créant un véritable vide juridique entre le droit théorique à l’accompagnement et sa mise en œuvre concrète.
Les recours possibles : que faire lorsque l’AESH n’est pas attribué ?
Face à cette situation, les familles ont plusieurs recours pour obtenir une réponse de l’administration. Ces démarches peuvent se révéler longues et complexes, mais elles sont nécessaires pour faire valoir les droits des enfants handicapés. Voici les principales étapes et actions à entreprendre.
1. La relance auprès des autorités compétentes
La première étape consiste à relancer les autorités responsables de l’attribution des AESH : la MDPH et le rectorat. Lorsque l’AESH n’est pas affecté ou que les délais sont trop longs, il est important de contacter directement la MDPH et l’établissement scolaire. Dans un premier temps, un courrier de relance doit être adressé au rectorat ou à l’académie, en rappelant la décision de la MDPH et la nécessité de mettre en place l’AESH conformément à la notification. Ce courrier peut être envoyé en recommandé avec accusé de réception afin de garantir une preuve de la demande.
Les parents peuvent également solliciter un entretien direct avec le directeur académique des services de l’éducation nationale (DASEN) ou la personne responsable du suivi des AESH dans leur académie. Un contact direct permet parfois de débloquer la situation.
2. Saisir le Défenseur des droits
Si après plusieurs relances, l’AESH n’est toujours pas mis en place, les parents peuvent faire appel au Défenseur des droits, une autorité indépendante chargée de veiller au respect des droits fondamentaux. Le Défenseur des droits peut être saisi en ligne ou par courrier, et il intervient en cas de non-respect des droits de l’enfant, notamment en matière d’éducation.
L’intervention du Défenseur des droits peut prendre la forme d’une médiation entre les parents et les autorités compétentes, ou d’un rapport formel en cas de violation manifeste des droits de l’enfant. Bien qu’il ne puisse pas imposer une décision, son rôle est d’alerter les institutions et de faire pression pour que les droits de l’enfant soient respectés. La saisine du Défenseur des droits peut permettre aux familles de faire entendre leur voix et de lever les obstacles administratifs.
3. Recours au tribunal administratif
Si les démarches administratives n’ont pas abouti, les parents peuvent introduire un recours devant le tribunal administratif. Cette procédure est plus complexe, car elle nécessite l’intervention d’un avocat, mais elle constitue un moyen juridique de forcer l’État à respecter ses obligations légales.
Le tribunal administratif peut ordonner à l’Éducation nationale de mettre en place l’AESH dans les plus brefs délais. En outre, le tribunal peut aussi condamner l’administration à verser des dommages et intérêts si le non-respect de la décision de la MDPH a causé un préjudice à l’enfant (retards scolaires, détérioration de la santé mentale, décrochage scolaire, etc.).
Le recours en justice est un outil puissant, mais il peut prendre du temps, souvent plusieurs mois, et nécessite des ressources financières et humaines. Toutefois, il est essentiel pour garantir à l’enfant son droit à une scolarité adaptée.
4. S’engager dans des actions collectives et des pétitions
Une autre voie consiste à se joindre à des actions collectives ou des pétitions. De nombreuses associations militent pour l’égalité des chances et la défense des droits des enfants handicapés. Ces collectifs peuvent organiser des campagnes de sensibilisation, des manifestations ou des actions auprès des médias pour alerter l’opinion publique sur le manque d’AESH dans les écoles. Participer à ces initiatives peut avoir un impact en augmentant la pression sur les autorités publiques pour qu’elles respectent les engagements pris envers les enfants handicapés.
Certaines associations, comme Autisme France ou l’Unapei, offrent également un soutien juridique et administratif aux familles pour les accompagner dans leurs démarches.
5. Recours en cas de discrimination
Si les parents estiment que l’absence d’AESH est liée à une forme de discrimination (notamment en raison du handicap de l’enfant), ils peuvent saisir la Halde (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité). Cette autorité est chargée d’intervenir en cas de discrimination en raison du handicap, et peut rendre des avis ou recommander des actions correctives.
Conclusion : se faire accompagner pour maximiser les chances de succès
Le parcours pour obtenir un AESH pour son enfant peut être semé d’embûches, mais il existe des recours efficaces pour contraindre l’État à respecter ses obligations. Si les démarches administratives peuvent sembler lourdes et décourageantes, il est essentiel de ne pas se laisser abattre et de se faire accompagner par des professionnels du droit ou des associations spécialisées.
Notre service, par exemple, offre un accompagnement personnalisé pour guider les familles dans leurs démarches administratives et juridiques. Nous les aidons à rédiger les courriers de relance, à saisir le Défenseur des droits ou le tribunal administratif si nécessaire, et à se préparer aux actions collectives. Nous croyons que chaque enfant a droit à une éducation adaptée, et nous nous battons pour que ces droits soient pleinement respectés.
Dans un système qui peine à répondre aux besoins croissants des élèves handicapés, il est crucial que les familles soient soutenues et qu’elles aient les outils nécessaires pour défendre les droits de leurs enfants. Grâce aux recours disponibles, l’accès à l’inclusion scolaire pour tous les enfants handicapés peut être garanti, malgré les obstacles administratifs.
Offre associée
Contraignez l'Etat à vous attribuer une AESH comme promis.
Descriptif
Votre enfant n’a pas d’accompagnement d’élèves en situation de handicap (AESH) en dépit d’une décision de la commission départementale des droits de l’autonomie et des personnes handicapées (CDAPH) de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) ? Nous déclenchons une procédure en référé devant le tribunal administratif compétent pour contraindre le rectorat de l’académie compétente à exécuter la décision de la CDAPH et mettre à disposition de votre enfant un AESH. Par ailleurs, nous demandons pour votre enfant une indemnisation à raison de 10 € par heure de cours sans AESH ainsi que le remboursement de tous les frais que vous avez engagés pour suppléer l’absence d’AESH. Le tribunal se prononce dans un délai d'environ un an.
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